Lugdunum – Musée et théâtres romains renforce sa présence sur l’ensemble du territoire et adopte une politique d’itinérance de ses expositions temporaires, ce qui témoigne de l’attachement de la Métropole pour l’accès à la Culture pour toutes et tous.
Puisque les habitants du territoire de la Métropole ne vont pas à la Culture, il faudra donc que la Culture aille vers les habitants du territoire métropolitain. Ce détournement de la citation de Jean le Rond d’Alembert, illustre bien, malgré sa maladresse, la philosophie que la métropole de Lyon a voulu insuffler en adoptant une politique d’itinérance des expositions temporaires de Lugdunum-Musée et théâtres romains, que l’on appelait jadis, le musée gallo-romain de Fourvière.
Les expositions temporaires vont être délocalisées « au sein du réseau Médiathèques/bibliothèques et des structures médico-sociales du territoire », pour « toucher au plus près les habitants et les personnes éloignées de la culture », indique la Métropole, dans un communiqué en date du 25 avril. « Ces expositions s’accompagnent de dispositifs de médiation, destinés à tous les publics : visites, conférences, ateliers… », précise-t-elle.
«Notre stratégie de politique culturelle métropolitaine vise à rendre accessible la culture, plus largement, dans toute la Métropole. Grâce à cette nouvelle politique d’itinérance de ses expositions temporaires, Lugdunum-Musée et théâtres romains s’exporte à l’échelle de notre territoire, en permettant aux habitantes et habitants d’avoir accès à ces expositions, au plus près de chez eux », confirme Cédric Van Styvendael, le Monsieur Culture de la métropole de Lyon.
Ce sera l’occasion pour les habitants du territoire métropolitain de découvrir ou de redécouvrir, les expositions Une salade, César ? et EnQuête de Pouvoir – de Rome à Lugdunum.
L’exposition Une salade, César ?
L’exposition Une Salade, César ? propose de s’interroger sur les pratiques culinaires des Romains. Que mangeaient-ils ? Se servaient-ils de fourchettes ? Étaient-ils adeptes du « sucré-salé » ? Accordaient-ils de l’importance à la diététique ? Que buvaient-ils à table ?
Pensée sous la forme d’une déambulation autour de différents espaces emblématiques de la vie romaine : le macellum (marché), la caupona (cuisine) et en enfin le tricilinum (salle de banquet), « cette exposition a pour but de déconstruire les mythes autour du banquet romain, tel qu’il a été véhiculé par la littérature du XIXe siècle, la peinture également, mais aussi des séries télévisées célèbres, comme Kaamelot ou des BD comme Astérix », explique Claire Iselin, la directrice du Musée Lugdunum-Musée et théâtres romains dans une visite virtuelle.
Sans vouloir vous spoiler, on découvre que tous les Romains n’ont pas le luxe d’avoir une cuisine chez eux et que c’est pour cela qu’ils se retrouvaient souvent dans des tavernes, ou bien qu’ils ne connaissaient pas le sucre, mais qu’à la place, ils se servaient de miel en grande quantité.
Dans le passé, le restaurant la « Commanderie des Antonins » à la place duquel se trouve l’actuel Jols, le long du quai Saint-Antoine, avait déjà organisé des dégustations de mets romains entre Rhône et Saône. C’était l’occasion de découvrir que nos palais de français(.es) du XXIe n’étaient pas adaptés à la dégustation de vin transporté dans des amphores et abondamment « coupé » au miel et aux huiles essentielles.
Cette exposition qui a été présentée à l’Hôtel de Métropole avant de faire un détour par la médiathèque et à l’EHPAD d’Écully, ainsi qu’à la médiathèque de Meyzieu, sera de nouveau déployée du 1er au 17 octobre à la Maison du livre, de l’image et du son de Villeurbanne dans le cadre de « Villeurbanne 2022, capitale de la culture ».
L’exposition EnQuête de Pouvoir – de Rome à Lugdunum
L’exposition EnQuête de Pouvoir – de Rome à Lugdunum, met quant à elle en lumière une période méconnue de l’histoire antique, à savoir, la crise politique de 192 à 197 qui fait suite à l’assassinat de l’empereur Commode par les prétoriens. Il est mort sans laisser de successeur et plusieurs protagonistes se sont battus pour conquérir le pouvoir. Cela s’est terminé par un duel entre les légions de Septime Sévère et celles de Cloduis Albinus, qui s’est réfugié à Lugdunum, ville dont Septime Sévère a été le gouverneur de 186 à 188.
La bataille de Lugdunum s’est déroulée en 197 et fut remportée par Septime Sévère. Rendu furieux par la collaboration de ceux que l’on n’appelait pas encore les Lyonnais – qui n’avaient pas eu d’autres choix que d’ouvrir la ville aux légions de Clodius Albinus – il laissa libre cours à sa fureur, jeta le corps de Clodius Albinus dans le Rhône et ordonna à ses légions de piller Lugdunum.
La ville a mis beaucoup de temps à s’en remettre, l’abandon de la colline de Fourvière pourrait être l’une des conséquences de cet évènement. Cet épisode, méconnu de l’histoire lyonnaise a laissé des traces indélébiles. Des historiens avancent même que c’est le sac de Lugdunum qui a détourné la ville de son destin de capitale, alors que la cité était « idéalement placée au milieu de l’isthme » européen, comme l’écrivait Fernand Braudel dans L’Identité de la France.
Par le prisme de cet évènement, l’exposition EnQuête de Pouvoir s’interroge sur les différents aspects qui caractérisent le pouvoir à cette période, comme la transmission, le consensus, la force militaire ou l’usurpation.
Elle sera accessible au grand public du 2 mai au 24 juin à l’Hôtel de Métropole, puis en septembre à la médiathèque de Francheville, dans le cadre des Journées européennes du patrimoine.
Cette exposition itinérante fait la part belle au réemploi de dispositifs ludiques et pédagogiques présentés dans l’exposition originelle en reprenant par exemple un espace selfie avec les insignes du pouvoir romain (sceptre et couronne de laurier) ou le jeu Qui-est-ce ?
Après avoir critiqué le désengagement de la région Auvergne-Rhône-Alpes vis-à-vis des acteurs culturels, la métropole de Lyon qui a réaffirmé son souhait de soutenir la Culture, joint le geste à la parole en organisant cette nouvelle politique d’itinérance des expositions temporaires de Lugdunum – Musée et théâtres romains.