Elon Musk et Alexandria Ocasio-Cortez se sont lancés dans une passe d’armes qui symbolise bien les tensions entre la gauche américaine et le milliardaire à la suite de son rachat de Twitter.
Alors que le rachat de Twitter par Elon Musk laisse craindre à de nombreuses associations et ONGs l’augmentation des messages haineux, un échange un peu lourd a eu lieu entre Alexandria Ocasio-Cortez, membre de la Chambre des représentants des États-Unis et le milliardaire.
Alors qu’elle se disait dans un tweet « fatiguée de devoir insister collectivement sur l’explosion des messages haineux, qui se multiplient parce qu’un milliardaire, avec un problème d’ego, contrôle unilatéralement une plateforme de communication massive », cette membre des Socialistes démocrates d’Amérique a eu le droit à une réponse pour le moins surprenante de la part d’Elon Musk.
« Arrête de me draguer, je suis vraiment timide », lui a en effet répondu le milliardaire américain.
Mme Ocasio-Cortez a maladroitement rétorqué qu’elle s’adressait à Marck Zuckerberg, dans un tweet qu’elle a depuis supprimé.
La passe d’armes a en fait commencé, lorsque Elon Musk a déclaré dans un tweet publié le jeudi 28 avril : « J’ai fortement soutenu Obama à la présidence, mais le parti démocrate d’aujourd’hui a été détourné par des extrémistes. »
Quelques heures auparavant, il avait posté un tweet qui schématisait cette radicalisation de la gauche américaine, depuis 2008, le faisant passer du centre gauche au centre droit.
Cela n’avait pas manqué de faire réagir Alexandria Ocasio-Cortez.
« L’extrême gauche prend le pouvoir. Où ? Au Texas, les Républicains ont adopté une loi permettant aux violeurs de poursuivre leurs victimes pour avoir avorté. Quelqu’un peut-il nommer une politique que l’extrême gauche a mis en œuvre quelque part ? » réagissait la représentante des États-Unis.
Dans une série de tweets, elle s’en était prise aux milliardaires américains et avait fait cette allusion au propriétaire d’une grande plateforme.
Elle avait également retweeté une publication de Stephen Semler, le cofondateur du Security Polciy Reform Institut, un think tank qui travaille à développer et promouvoir des idées pour aligner la politique étrangère des États-Unis sur l’intérêt de la classe ouvrière.
« Le montant qu’Elon Musk vient de payer pour twitter (44 milliards de dollars) est presque égal au budget climatique proposé par Joe Biden (44,9 milliards), au cas où quelqu’un se demanderait à quel point nous prenons la crise climatique au sérieux », pouvait-on lire dans ce tweet.
Aux États-Unis, le rachat de Twitter par Elon Musk a été salué par de nombreux Républicains qui soutiennent que les opinions conservatrices ont été censurées pendant les dernières élections présidentielles, ce que Twitter et d’autres Gafam nient.
Dans le même temps, il a suscité la colère des Démocrates qui craignent que l’assouplissement de la modération sur Twitter n’entraine une augmentation du cyberharcèlement et des fake news.
Jeudi 28, plusieurs Démocrates de la Commission sénatoriale du commerce ont déclaré qu’ils pourraient envisager de convoquer Elon Musk afin de lui demander de s’expliquer sur ses projets.
Cette polémique entre Elon Musk et AOC symbolise bien les tensions qui ont vu le jour entre la gauche américaine et le milliardaire, depuis qu’il a annoncé avoir racheté Twitter.
Le 29 avril, Elon Musk s’est fendu d’un nouveau tweet. « L’extrême gauche déteste tout le monde, y compris elle même », s’est-il énervé.
Il a fini par se tempérer en déclarant : « Mais je ne suis pas fan de l’extrême droite non plus. »
« Ayons moins de haine et plus d’amour », a-t-il fini pour mettre un terme à cet accrochage.
Discussion about this post