Une enseignante vient d’être condamnée en appel à une peine de 4 mois de prison avec sursis pour « homicide involontaire ». En 2015 à Périgueux, une de ses élèves, âgée de 8 ans et trisomique, avait fait une chute mortelle après avoir été défenestrée par un camarade connu pour être « psychotique ».
Le mardi 3 mai, une enseignante a été condamnée en appel à 4 mois de prison avec sursis. On lui reproche la mort d’une élève, défenestrée par un camarade à Périgueux, après avoir fait une chute mortelle de cinq mètres. La petite Laly, une écolière trisomique a été défenestrée par son camarade « psychotique » en 2015. L’accident mortel s’était produit dans un établissement d’enseignement général qui accueille des enfants atteints de handicaps psychomoteurs, voire présentant aussi des troubles du comportement dans une classe spécialisée dans l’inclusion scolaire.
On reproche à l’enseignante de l’école privée du Sacré-cœur, un manque de surveillance reconnu comme « une faute caractérisée ». L’enquête révèle que la fillette avait quitté un espace de la classe après avoir réalisé son travail pour rejoindre une salle de jeu attenante, loin des yeux de l’enseignante, où se trouvait son camarade.
L’État représenté par le rectorat est également condamné à verser plus de 132 000 € de dommages et intérêts pour « préjudice moral » et « frais d’obsèques » à la famille de la victime. Cette somme vient « en déduction des sommes » déjà allouées par la justice administrative, qui avait condamné l’aide sociale à l’enfance de Dordogne à des dommages et intérêts. Pour l’avocat de la famille de Laly, Me Pierre-Daniel Lamazière, cette décision « peut apporter un peu de sérénité à la famille, en reconnaissant leur souffrance et leur sentiment de grande injustice ».
Avant d’éclater en sanglots lors de l’audience en mars dernier, l’enseignante et directrice de l’école disait « n’avoir rien entendu » tandis qu’elle regardait le travail des autres élèves. L’auxiliaire de vie scolaire était de son côté partie déjeuner. Pourtant, le petit garçon « nécessitait une surveillance accrue. Elle avait indiqué qu’il devenait véritablement ingérable » rétorque l’avocate générale, Céline Raignault. La cour rappelle que l’enfant avait déjà roué de coups la fillette trisomique dans les escaliers de l’école au motif qu’« elle était plus petite que lui ». Elle rappelle d’ailleurs que des consignes avaient été données pour le surveiller alors que son transfert vers un établissement médico-éducatif devait faire l’objet d’une réunion pour apporter une solution pérenne.