Mercredi 4 mai, le Parti socialiste a officialisé un accord avec la France insoumise pour les législatives. Il doit encore être validé lors du Conseil national du PS qui se tiendra le 5 mai à 19 h. L’ambiance s’annonce houleuse puisque cet accord divise les socialistes.
Johann Cesa, le Conseiller régional et Premier secrétaire fédéral du PS de la Loire, expliquait dans nos colonnes que « pendant l’entre-deux-tours, les socialistes avaient décidé, lors de leur Conseil national qui s’était tenu le 19 avril dernier, de voter en faveur d’une union de la gauche aux élections législatives à plus de 65 % des voix ».
Olivier Faure le Premier secrétaire du PS poussait en faveur de cette union, mais des dissensions n’ont pas tardé à poindre au sein des socialistes.
Hélène Geoffroy, la maire de Vaulx-en-Velin et porte-parole d’Anne Hidalgo pendant la campagne présidentielle, publiait la semaine dernière une lettre ouverte du courant Debout les socialistes qui interrogeait « la direction du PS sur la nature des concessions idéologiques et programmatiques qu’elle envisageait de faire » avec la France insoumise.
Le même jour, Lionel Jospin invitait le PS à trouver « un accord avec toute la gauche » lors d’un entretien accordé au journal Le Parisien.
« Ça y est ! Il y a un accord de principe entre les délégations insoumises et socialistes pour que le PS rejoigne à son tour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Il appartient maintenant au Conseil national du PS de valider ou non cet accord », déclarait Adrien Quatennens, le coordinateur de la France insoumise sur le plateau de France Info, dans la matinée du mercredi 4 mai.
Ce matin-là, Stéphane Le Foll, l’ancien ministre de l’Agriculture de François Hollande, s’est dit prêt sur France 2 à « conduire la campagne » pour les législatives des dissidents du Parti socialiste en cas d’accord avec La France insoumise. « Mais je ne vais pas dire : je pars tout de suite, j’ai l’intention de mener quand même un peu de débat politique », a-t-il précisé.
Jean-Christophe Cambadélis dénonçait sur Europe 1 « une reddition programmatique et en termes de circonscriptions » pour le PS, alors que Bernard Cazeneuve, l’ancien ministre de François Hollande, menaçait de quitter le PS en cas d’accord.
L’après-midi, le Parti socialiste annonçait avoir conclu un accord avec la France insoumise et publiait un communiqué lors d’un tweet, dans lequel il annonçait qu’un « Conseil national se tiendrait dans les prochaines heures pour ratifier l’accord ».
Stéphane Troussel, le président du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, estimait sur le plateau de France Info que « c’est un contresens » de s’opposer à l’union des deux formations. « Depuis quand se rassembler, c’est se soumettre ? », a-t-il questionné.
L’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault a qualifié cet accord de « rafistolage », alors que Bernard Cazeneuve mettait ses menaces à exécution.
Dans un tweet, plusieurs maires socialistes ont publié un communiqué dans lequel ils appellent les socialistes à « valider » l’accord avec LFI qui « répond à une aspiration profonde des femmes et des hommes de gauche de retrouver un chemin d’espoir ». Parmi les signataires, on retrouve Cédric Van Styvendael, le maire de Villeurbanne, qui s’était affiché lors de la soirée de l’élection présidentielle en compagnie de Grégory Doucet, le maire EELV de Lyon, et qui avait donné une interview croisée à la Tribune de Lyon. Les deux édiles appelaient à l’union de la gauche.
Jeudi matin, Olivier Faure défendait l’accord conclu avec la France insoumise sur le plateau de BFM-TV. Le Premier secrétaire du Parti socialiste indiquait ne pas vouloir « dérouler le tapis rouge sous les pieds d’une majorité présidentielle qui va être à l’origine de graves régressions pour les Françaises et les Français. Nous avons déjà vécu la réforme de l’assurance-chômage. On nous prépare maintenant la réforme des retraites ».
Presque au même moment, Martine Aubry se fendait d’un tweet et d’un communiqué. « Les électeurs de gauche ont exprimé lors du premier tour de l’élection présidentielle une forte aspiration au rassemblement et à l’unité. Ce message, il faut l’entendre. C’est pourquoi j’appelle les socialistes à valider cette proposition d’accord », a-t-elle indiqué.
Deux lignes s’affrontent donc au sein du PS, opposant ceux qui suivent Olivier Faure, à ceux qui estiment payer très cher cet accord en termes de circonscriptions ou qui n’apprécient pas la figure de Jean-Luc Mélenchon.
C’est le Conseil national du Parti socialiste qui tranchera. Il doit se réunir le 5 mai à 19 h, pour ratifier ou pas, cet accord.