Une plainte pour violences et harcèlement a été déposée à l’encontre de la députée de Loire-Atlantique Anne-France Brunet par Camille Jaffrelo une ancienne assistante parlementaire.
« Ma cliente, Camille Jaffrelo, s’est inscrite dans un long processus de management forcé des équipes, comme une personne avant elle et une autre après elle. Tout va bien dans un premier temps, puis la personne est dénigrée, isolée, et n’a plus de travail, ce qui est caractéristique du harcèlement », a déclaré Me Philippe Blanchetier, l’avocate de Camille Jaffrelo à l’AFP.
Dans sa plainte, la collaboratrice parlementaire parle de coups de téléphone « incessants parfois à des horaires très tardifs » sur son téléphone personnel, des jours de travail non payés, des « humiliations en public » occasionnant stress et perte de poids. Lorsqu’elle est placée en arrêt maladie pour « stress au travail » en juillet 2018, elle affirme être la « quatrième collaboratrice en arrêt maladie pour surmenage en un an ».
Philippe Blanchetier relate également une scène « de violences » le jour de la fin du CDD de sa cliente qui aurait alors été « précipitée contre un poteau dans la permanence de la députée » et se serait « fait écraser le pied » par la députée, qui était élue sous l’étiquette LREM, occasionnant « la fracture d’un os du pied constatée par certificat médical ». À l’époque, Mme Jaffrelo avait déposé une main courante.
Toujours selon l’AFP, le procureur de la République de Nantes a affirmé que cette plainte « n’était pas (encore) arrivée » jusqu’à lui. Pour sa défense, Anne-France Brunet, qui se représente aux législatives sans avoir été officiellement investie, dément toute forme de harcèlement ou d’agression envers Camille Jaffrelo. « Je peux vous assurer que je ne suis ni violente ni ne harcèle mes collaborateurs, tout cela est complètement faux », s’est-elle défendue, disant s’interroger « sur le moment choisi » pour déposer cette plainte.
Une plainte tardive
Tout cela remonte à très longtemps. Les faits reprochés à Anne-France Brunet s’étendent de février à juillet 2018, selon nos premiers éléments. La députée de la 3e circonscription de Loire-Atlantique (Nantes, Saint-Herblain) avait alors embauché en CDD cette assistante, alors âgée de 22 ans, en parallèle de ses études en école de commerce.
« À l’époque, Camille Jaffrelo était toute jeune, relativement impressionnable et impressionnée, il a fallu qu’elle sorte de la vie politique pour accéder à un niveau de conscience qui lui permette de signaler les faits », commente encore une fois l’avocat de la plaignante.