L’ancien site industriel Auto Chassis International (ACI) situé juste à côté des gratte-ciel de Villeurbanne, et qui appartenait au Groupe Renault, va accueillir un nouveau quartier mixte d’ici à 2026. Pensé autour d’un parc de 2,6 hectares, il sera traversé par la future Ligne T6.
Le 18 mai, des représentants de Renault, de la Ville de Villeurbanne, de la Métropole de Lyon et du groupement composé de BNP Paribas, Gingko et du cabinet d’architectes lyonnais Dumétier Design étaient présents dans les usines villeurbanaises d’Auto Chassis International (ACI) pour présenter le projet de réaménagement de ce site industriel qui présente un intérêt patrimonial. Quatre bâtiments seront donc conservés.
Une histoire industrielle
Cédric Van Styvendael, maire de Villeurbanne, a rappelé l’histoire du lieu : « la première installation industrielle en 1898 avec l’usine Villard et le retraitement de restes de soie jusqu’en 1937, ça a été un atelier d’études aéronautiques pendant la guerre qui produisait des chasseurs bombardiers, et enfin, c’est à partir de 1970 que le site a commencé à avoir une vocation mécanique avec l’arrivée de Renault qui a commencé à relocaliser à partir de 2019 ».
« C’est important de connaître cette évolution, dont on peut regretter une partie sur la question des emplois locaux, mais on peut aussi se dire que cela permet de construire un quartier qui répond à ce qu’attendent les Villeurbannaises et les Villeurbannais. Avec la Métropole on a souhaité en faire un nouveau morceau de ville, à la fois avec de la densité de construction, parce qu’on a besoin de loger les habitants, avec des enjeux de logements sociaux et abordables, mais aussi un quartier à vivre, par la qualité de ses espaces verts avec un parc de 2,3 hectares qui sera proposé au cœur de cette îlot, et enfin avec la possibilité du passage de l’extension de la Ligne T6 sur le site», a-t-il ajouté.
Une situation idéale
Selon M. Van Styvendael, il s’agit d’un « projet d’une extrême importance pour la Ville de Villeurbanne, sur un peu plus de 4 hectares, presque 5, idéalement situé à proximité des gratte-ciel et de la Cheminée du parc du centre ».
Béatrice Vessillier, la vice-présidente de la Métropole de Lyon à l’urbanisme a souligné que « la décision a été prise en un temps record ».
« ACI avait déjà largement quitté le site et il fallait écrire une nouvelle page pour ce quartier très bien situé en répondant à nos enjeux de logement, d’activités et des espaces publiques très généreux avec un grand parc pour offrir un poumon vert très important », a-t-elle précisé.
Le quartier sera traversé par la ligne T6
Mme Vessillier a également concédé qu’« À partir du moment où on avait décidé le tracé du T6 qui allait traverser le site, il fallait trouver une solution pour livrer au Sytral en temps et en heure le foncier pour ce projet de Tramway ».
C’est le projet de BNP Paris Immobilier et de Gingko qui a été retenu par Renault le 29 avril dernier, à l’issue d’une consultation. Les travaux du Tramway devraient débuter en 2024 et le tram devrait circuler à partir de 2026 en même temps que seront livrés les premiers appartements.
Le groupement s’est engagé à respecter le cahier des charges, à déconstruire, à dépolluer les sols et à réaliser les travaux nécessaires afin de préparer le terrain au Tram.
Un parc de 2,3 hectares en plein cœur de ce quartier et de Villeurbanne
Savinien De Pizzol, le dirigeant du cabinet d’architecte lyonnais Dumétier Design, a expliqué que « ce quartier doit faire le lien avec son environnement, et pour nous, l’enjeu c’était vraiment ce parc de plus de 2,3 hectares, tout le projet a été conçu autour ».
Guillaume Berthier, le directeur régional Rhône-Alpes de BNP Paribas est enthousiaste. « On construit la ville de demain. Il y aura une forte désimperméabilisation du site, puisqu’on est actuellement à 95 % construit, demain on sera à 2/3 entièrement végétalisé. On va transformer un îlot de chaleur en îlot de fraicheur », a-t-il déclaré.
Le groupement répond ainsi aux exigences de la Métropole de Lyon. Rappelons que la collectivité a lancé une politique ambitieuse de désimperméabilisation.
Un quartier mixte
M.Berthier a parlé d’un « projet mixte à plusieurs échelles : mixité d’usage puisqu’on va réaliser 41 500 m2 de surface de plancher, composée d’une partie en activité, d’une partie en bureau, mais aussi d’un certain nombre de logements, parmi lesquels on retrouvera une certaine mixité sociale ».
Le quartier accueillera en effet 320 logements familiaux (dont 40 % de logements sociaux ou logements à bail réel solidaire et 60 % en accession libre), 260 logements spécifiquement dédiés aux étudiants et 80 aux seniors (dont 30 % sociaux). 4000 m2 seront réservés à des activités productives et 4000 m2 seront destinés à des bureaux. Une crèche pouvant accueillir 42 berceaux est également prévue.
M. De Pizzol, l’architecte-urbaniste, a assuré que « la grande majorité des logements auront une vue sur le parc ».
On l’aura compris, le parc est au cœur du projet de réaménagement des anciennes usines ACI. Il sera le poumon vert de ce quartier et de Villeurbanne.
