Gabriel Amard, le candidat de la sixième circonscription du Rhône a reçu le soutien de Jean-Luc Mélenchon, d’élus Villeurbannais et d’autres candidats à l’élection législative dans le Rhône, lors d’un meeting qui s’est tenu le 4 juin au square de la France Libre à Villeurbanne.
Samedi 4 juin, Jean-Luc Mélenchon était de passage dans l’agglomération lyonnaise. Après une rencontre express, mais néanmoins prolifique avec Grégory Doucet, Jean-Luc Mélenchon a tenu une conférence de presse pour souhaiter bonne chance aux candidats de la Nupes des quatorze circonscriptions du Rhône. L’après-midi, il a donné un meeting dans le square de la France Libre à Villeurbanne, pour soutenir son gendre Gabriel Amard candidat dans la sixième circonscription.
L’accueil de la gauche villeurbannaise
Avant l’arrivée de la star de la journée, Morgane Guillas, élue de Villeurbanne en charge de l’alimentation et de l’Agriculture, Cédric Van Styvendael, le maire de Villeurbanne, Mélouka Hadj-Mimoune, la suppléante PS de Gabriel Amard et le candidat de la Nupes dans la sixième circonscription du Rhône se sont succédé derrière le pupitre dressé pour l’occasion.
Morgane Guillas a parlé d’un « moment qu’elle espère historique », « dans cette dernière ligne droite de la campagne ». Elle a tancé Emmanuel Macron, sa politique qui « privilégie les plus riches » et son « inaction climatique ».
Cédric Van Styvendael a déclaré : « Du haut de ses Gratte-ciels, ce sont plus de cent ans de socialisme, d’une gauche engagée, ambitieuse, qui nous contemple. » Il a rappelé que la Ville avait 2000 ans d’histoire. Villa urbana était en effet la ville nouvelle de Lugdunum. Il a multiplié les références historiques. Il a également ancré sa ville dans le présent et dans l’avenir en indiquant que « 50 % de la population avait moins de 30 ans ». « C’est pour cette jeunesse que je me suis engagé dans cette nouvelle union », a-t-il affirmé. « À Villeurbanne, nous avions senti le souffle, la puissance du souhait d’un rassemblement, il y a plus de deux ans », a-t-il ajouté. Le soir de l’élection présidentielle, il s’était rendu à la Préfecture en compagnie de Grégory Doucet et s’était exprimé en faveur de l’alliance de la gauche. Il a passé le témoin à Mélouka Hadj-Mimoune, dont le « parcours militant, professionnel est à l’exemple de ce que Villeurbanne est capable de faire, elle s’est engagée dans toutes les associations possibles, elle s’est engagée pour notre ville et sa jeunesse ».
L’adjointe au maire de Villeurbanne en charge du logement est revenue sur ce parcours, elle qui est arrivée « d’Algérie, à l’âge de six ans », avant de s’engager pour les « quartiers populaires » et les « droits des femmes ». « Il faut qu’on arrête de diviser », s’est-elle exclamée avant d’appeler à voter pour elle et Gabriel Amard.
Le candidat dans la 6e circonscription a remercié « l’engagement de chaque instant de Cédric Van Styvendael », « au-delà des craintes initiales ». L’annonce de sa candidature avait en effet provoqué les réactions de la socialiste Christina Martineau, qui avait déjà été choisie comme candidate de la gauche aux législatives et avait fait sortir Jean-Paul Bret, l’ancien maire de Villeurbanne de sa réserve. Gabril Amard a parlé de la campagne de porte-à-porte réalisée lors de la campagne qui lui a permis de prendre le pouls de la population. « Jean-Luc Mélenchon c’est le mot magique à l’interphone, comme à la porte. Une fois qu’elle est ouverte, on parle pouvoir d’achat. Les Français sont pris à la gorge », a-t-il déclaré. Le candidat a fait l’inventaire du programme de la Nupes avant de laisser la place à son mentor.
Le discours de Jean-Luc Mélenchon
Arrivé sur scène comme une bourrasque, Jean-Luc Mélenchon a eu un mot pour M. Amard qui « est un des piliers du système militant que j’ai eu le bonheur de construire au fil des années ».
Il est revenu sur l’élection présidentielle qui a mis en évidence l’existence de « trois blocs : le bloc libéral et de droite que dirige Monsieur Macron, 11 400 000 voix, le bloc d’extrême droite, 11 300 000 voix et le bloc populaire, 11 200 000 voix ». « Il y a un an nous étions donnés pour résiduels, battus, humiliés, balkanisés. On ne cessait de montrer nos divisions et elles étaient réelles. Nos désaccords, ils existaient, mais formidablement, le peuple français est intervenu, et avec vos bulletins de vote, en réfléchissant, sans haine pour l’un ou pour l’autre, vous avez fait un choix d’orientation », a souligné Jean-Luc Mélenchon.
Le leader du bloc populaire a rappelé que la Nouvelle Union populaire est « une alliance avec une ligne de rupture avec ce monde pourri, rupture avec cette société d’irresponsables en écologie, rupture avec l’inégalité, rupture avec la satisfaction boursoufflée des possédants qui ont tout saccagé, tout gâché et qui viennent encore donner des leçons. »
Il a remercié les socialistes, écologistes et communistes pour leurs efforts.
La veille, Emmanuel Macron avait déclaré dans une interview donnée à la presse régionale, que, « Le président choisit la personne qu’il nomme Premier ministre en regardant le Parlement. Aucun parti politique ne peut imposer un nom au président ». Jean-Luc Mélenchon qui fait campagne en affirmant qu’il sera nommé à Matignon était remonté comme un coucou. Lors de ce meeting, il a rétorqué que « la constitution ne donne pas le droit au caprice ».
Il a ensuite souligné l’ampleur de la crise sociale qui ravage selon lui le pays et a dénoncé la fausse mue écologique du président Macron.
Le leader de la France Insoumise a également critiqué ses projets de réformes, notamment celles du RSA et de la retraite à 65 ans.
Il a fini par une envolée lyrique, en citant Victor Hugo : « C’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches. »
Les réactions des candidats des circonscriptions du Rhône.
À la fin du meeting nous avons recueilli les témoignages de différents candidats de la Nupes aux élections législatives qui étaient présents.
À commencer par Gabriel Amard. « Nous devons faire en sorte que les gens dégoûtés, les gens résignés relèvent la tête et se disent qu’ils ont là, l’occasion concrète, avec la Nouvelle Union populaire, de renverser la table pour changer leurs conditions d’existence, parce qu’il sont pris à la gorge, ils n’en peuvent plus », a-t-il insisté.
« C’était une excellente journée, on a commencé avec une conférence de presse, en présence du président de la Métropole et du maire de Lyon, notamment en parlant du thème de la jeunesse, qui me tient particulièrement à cœur », a rappelé Marie-Charlotte Garin (EELV), la candidate de la Nupes dans la 3e circonscription.
Concernant l’union de la gauche, Aurélie Gries (France insoumise), la candidate de la première circonscription du Rhône a affirmé que « Les gens attendent ça depuis très longtemps, certains depuis 25 ans. Ça donne de l’espoir aux jeunes, ça donne de l’espoir à toutes les classes socioprofessionnelles, à toutes les tranches d’âges. »
Fabrice Matteucci (PS), le candidat de la 5e circonscription s’est dit ravi que cette union « se fasse ». « Je l’attendais, je fais partie de ceux qui étaient partisans, dans la même ligne qu’Olivier Faure, pour qu’il y ait un rassemblement de l’ensemble de la gauche et de l’écologie ; donc, je trouve que c’est très bien », a-t-il indiqué.
Samedi, Jean-Luc Mélenchon n’a pas chômé dans l’agglomération lyonnaise. Il a soutenu les candidats de la Nupes aux élections législatives dans le Rhône et est reparti « les valises pleines de bonnes idées » après sa rencontre avec Grégory Doucet. S’il est nommé Premier ministre, M. Mélenchon mettra certainement en application les recettes du laboratoire lyonnais.