Le 8 juin 2022, la rencontre “De l’assiette à l’assemblée” a réuni des citoyens, des acteurs de la vie politique et des producteurs au parc des droits de l’Homme à Villeurbanne. Gabriel Amard, le candidat de la Nupes dans la 6e circonscription du Rhône , y a clos sa campagne législative.
Cet événement s’est tenu le lendemain de la Journée mondiale de la sécurité alimentaire organisé par l’OMS et la FAO pour le compte des Nations unies. Il fait suite à un constat alarmant : notre modèle agricole actuel n’est pas viable. En effet, l’agriculture représente 19 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales et est responsable de près d’un tiers du réchauffement climatique global. Dans notre pays, un agriculteur par jour se suicide.
Les questions de souveraineté alimentaire et d’une alimentation plus saine sont actuellement au cœur des débats, alors que se profile une crise alimentaire mondiale. Au niveau européen, le Green Deal est remis en cause sous prétexte de risques de pénuries, mais la métropole de Lyon fait figure de village d’irréductibles gaulois. Elle accompagne ses agriculteurs afin de proposer aux habitants une alimentation locale de qualité et sensibilise les habitants de son territoire aux enjeux d’une alimentation pour une meilleure santé.
Pour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, une alimentation saine, responsable et accessible à tous est une part importante du programme. La Nupes propose des actions fortes pour changer nos habitudes et nos pratiques alimentaires.
La question de l’alimentation est également l’une des préoccupations majeures de Gabriel Amard, le candidat de la Nupes dans la 6e circonscription du Rhône. Avec ses militants et ses soutiens, celui qui est actuellement Conseiller régional Auvergne-Rhône-Alpes a organisé cet évènement intitulé « De l’assiette à l’Assemblée », le 8 juin au parc des droits de l’Homme à Villeurbanne. Melouka Hadj-Mimoune, sa suppléante, était à ses côtés, tout comme le maire de la ville, Cédric Van Styvendael, qui a déclamé un discours, comme il l’avait déjà fait le samedi 4 juin, lors du meeting de Jean-Luc Mélechon qui s’est tenu au square de la France Libre.
Au programme de cette rencontre : un village des associations, la présence de producteurs locaux, des animations et deux tables-rondes, sur le thème de l’agriculture et de l’alimentation. La première questionnait le modèle agricole utile pour préserver la planète, avec Gabriel Amard, Daniel Ibanez (économiste et lanceur d’alerte), Morgane Guillas (conseillère municipale déléguée à l’alimentation) et Lucile Giquel (membre de l’association Les Greniers d’Abondance). La deuxième concernait le pouvoir d’achat des consommateurs et les revenus des paysans avec Melouka Hadj-Mimoune, André Bouchut (membre de la Confédération Paysanne) et Matthieu Dalmais (agronome et membre de l’association Ingénieurs sans frontières).
Changer notre modèle agricole
Notre modèle agricole actuel est basé sur la PAC, la Politique Agricole Commune. Créée en 1962 au niveau européen, elle a pour but de soutenir les agriculteurs, d’améliorer la productivité et de lutter contre le changement climatique. La stratégie « De la ferme à la fourchette » du Green Deal ambitionnait de réduire l’utilisation des pesticides, mais la guerre en Ukraine a servi de prétexte à certains lobbys pour remettre en question cette feuille de route.
Selon Lucie Giquel de l’association Les Greniers d’abondance, « Les accords de libre échange et la mondialisation entraînent des flux de matières au niveau mondial, et vu qu’on est dans une agriculture dont l’objectif est d’atteindre des bas coûts, les deux variables d’ajustement sont l’environnement et la santé. Au niveau de la malbouffe, ce sont 8 millions de personnes qui sont en situation d’obésité, 8 millions de personnes en situation de précarité alimentaire et ces dernières ont plus de problématiques en matière de santé (…) Dans l’alimentation proposée par la grande distribution, se sont 80 % de produits ultra-transformés ».
Il y a alors urgence à revoir notre système agro-alimentaire. Pour ça, la Nupes souhaite “accompagner l’agriculture paysanne pour répondre à la souveraineté alimentaire du pays”, selon les mots de Gabriel Amard. S’il est élu, l’Insoumis souhaitera en premier lieu instaurer des repas végétariens tous les jours dans les cantines scolaires. Pour M. Amard, il faut bifurquer rapidement vers une agriculture « 100 % biologique » et paysanne, mais également tenir à distance les lobbys privés. Il prône plus de protectionnisme et de coopération à l’échelle locale. Lors de son éventuel mandat, Gabriel Amard favoriserait les amendements basés sur des volontés populaires, car il souhaite impliquer plus fortement la population dans les décisions politiques.
Villeurbanne fait office d’exemple pour le programme de la Nupes. Morgane Guillas, conseillère municipale, souhaite “privilégier l’agriculture urbaine à petite échelle”, et cela se traduit par plusieurs actions. Des jardins communautaires, comme le Doua Vert, sont déjà en service et productifs. La ville compte 1O hectares de surface agricole urbaine. Elle promeut également une proximité entre les agriculteurs et les consommateurs, afin de créer des circuits courts. Pour changer les choses, les citoyens doivent devenir des consom’acteurs, en privilégiant de se nourrir avec des produits biologiques, équitables et responsables.
Améliorer le pouvoir d’achat et les revenus des agriculteurs
Un autre cheval de bataille de la Nupes est le pouvoir d’achat des consommateurs ainsi que le revenu des agriculteurs. Selon André Bouchut, membre de la Confédération Paysanne, il y a une sur-spécialisation des terres et des élevages en France. Ainsi, nous produisons trop de céréales, mais pas assez de fruits ou de légumes. Deux tiers des fruits et légumes consommés dans notre pays sont importés. La clef pour changer notre mode de production est de ne plus se spécialiser dans une production unique, mais de diversifier les cultures.
Concernant les agriculteurs, un cinquième vivraient en dessous du seuil de pauvreté et 50 % gagneraient 1200 euros par mois.
Pour Melouka Hadj-Mimoune, le coût des aliments biologiques est un frein pour la plupart des consommateurs. Les citoyens veulent manger bio, mais n’ont pas les ressources financières nécessaires. Le budget réservé à l’alimentation en France a diminué depuis 60 ans. Au vu de l’inflation et de l’augmentation des prix, de l’énergie notamment, le budget alimentaire des Français n’est plus suffisant. Matthieu Dalmais y voit alors la nécessité de créer une sécurité sociale alimentaire. Cette idée a été reprise par la Nupes qui souhaite expérimenter une garantie universelle à l’alimentation.
Cette rencontre a été l’occasion de sensibiliser les citoyens à devenir des consom’acteurs, conscients des risques engendrés par notre modèle agricole actuel. Pour le candidat de la Nupes, Gabriel Amard, cela lui a permis de réitérer ses engagements auprès de la population, et de terminer sa campagne sur une note festive.