Jean-Louis Trintignant, monument du cinéma français, est mort ce vendredi à l’âge de 91 ans. Il a interprété près de 160 rôles au théâtre et au cinéma.
Il avait décidé de ne pas se battre contre le cancer et attendait la mort depuis le diagnostic de la maladie qui le rongeait depuis 2018. Jean-Louis Trintignant est mort ce vendredi 17 juin 2022 à l’âge de 91 ans. C’est l’épouse du comédien, Mariane Hoepfner Trintignant, qui a annoncé la triste nouvelle à l’Agence France Presse dans l’après-midi. On apprend dans le communiqué que Jean-Louis Trintignant est « mort paisiblement, de vieillesse, ce matin, chez lui, dans le Gard, entouré de ses proches ».
Riche de plus d’une centaine de films, Jean-Louis Trintignant a conquis le public dès 1956 avec son rôle dans Et dieu… Créa la femme. Il est entré dans l’histoire du cinéma avec Un homme et une femme de Claude Lelouch, Palme d’or à Cannes en 1966. C’est sur les planches, que Jean-Louis Trintignant fait ses débuts. Ils les retrouvera après la mort de sa fille, Marie. En 1956, son rôle d’amoureux transit de Brigitte Bardot dans le mythique Et Dieu…créa la femme, réalisé par Roger Vadim, le révèle au public. Les années 1960 marquent sa « période italienne » et les grandes coproductions franco-italiennes. Il tourne une trentaine de films dont Le Fanfaron de Dino Risi, Meurtre à l’italienne de Gianni Puccini, avec Emmanuelle Riva, ou encore Le Conformiste, l’un de ses plus beaux rôles, réalisé par Bernardo Bertolucci. Le cinéma français n’est pas en reste : Jean-Louis Trintignant retrouve Anouk Aimée, avec qui il a partagé l’affiche d’Il Successo de Dino Risi, dans Un Homme et une femme, de Claude Lelouch. C’est la consécration absolue. Le film remporte la Palme d’or au Festival de Cannes et l’Oscar du meilleur film étranger (1967). Il propulse l’acteur sur le devant de la scène.
Jean-Louis Trintignant refusait d’être catalogué dans un seul type de rôle. Claude Berri (Je vous aime), Michel Deville (Eaux profondes), François Truffaut (Vivement dimanche !), André Téchiné (Rendez-vous) lui proposent des personnages mystérieux, ambigus ou fragiles. Il interprète un ex-alcoolique dans La Femme de ma vie de Régis Wargnier, un architecte machiavélique dans Bunker Palace hôtel de Enki Bilal ou encore un escroc minable et vieillissant dans Regarde les hommes tomber de Jacques Audiard. En 1994, son personnage du juge d’instruction misanthrope dans Trois couleurs : Rouge, dernier volet de la trilogie réalisée par Krzysztof Kieślowski, a marqué nos esprits.
En 1998, il tourne avec Patrice Chéreau dans Ceux qui m’aiment prendront le train, qui remporte trois César. Il donnera la réplique à sa fille Marie plusieurs fois au cours de sa carrière, notamment dans les films réalisés par Nadine Trintignant : Mon amour, mon amour, Voyage de noces et L’été prochain.
Puis, Jean-Louis Trintignant arrête sa carrière d’acteur de cinéma au profit du théâtre où il déclame les poèmes de Jacques Prévert, de Guillaume Apollinaire ou de Boris Vian. Michael Haneke parvient à lui faire retrouver le chemin du cinéma dix ans plus tard pour Amour, aux côtés d’Emmanuelle Riva, qui obtient la Palme d’or au Festival de Cannes, l’Oscar du meilleur film étranger et vaut à Jean-Louis Trintignant le César du meilleur acteur en 2013. Il joue de nouveau pour le cinéaste autrichien dans Happy End, avant de retrouver Claude Lelouch et Anouk Aimé dans Les Plus belles années, épilogue d’Un Homme et une femme.
Communiqué Ministère de la Culture
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