Ce dimanche 19 juin 2022, à l’annonce des premiers résultats de l’élection législative, Ensemble récolte 224 sièges, alors que le seuil de la majorité absolue est fixé à 289 sièges.
Pas de majorité absolue pour le parti d’Emmanuel Macron. D’après les premiers résultats parus ce dimanche soir, Ensemble récolterait 224 sièges à l’Assemblée nationale. Le seuil de la majorité absolue est fixé à 289 sièges. Comme lors du deuxième tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron espérait un « sursaut » républicain, face à la Nupes de Jean-Luc Mélenchon. C’est en tout cas ce qu’il avait déclaré quelques jours avant le deuxième tour des législatives.
Au mieux, une majorité relative avec les députés de droite
Avec 78 députés selon Ipsos, Les Républicains arrivent en quatrième position. L’institut Harris projette entre 40 et 60 députés pour le parti de droite. Peut-être une bonne nouvelle pour le président Macron qui ne peut plus évoquer la « majorité présentielle » pour mener à bien ses réformes devant l’Assemblée nationale. C’est aussi un « lot de consolation » pour la formation de Christian Jacob qui va pouvoir jouer les forces d’appoint pour la majorité présidentielle, ce qui lui offrira une position stratégique au Palais Bourbon.
Jean-François Copé appelle à une union entre le gouvernement et les Républicains : « Depuis des semaines, je répète qu’un pacte de gouvernement est vital entre Macron et LR afin de lutter contre la montée des extrêmes. L’extrême gauche comme l’extrême droite sont des dangers absolus pour la France. Ils incarnent l’un et l’autre violence, tension et sectarisme », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.
Au pire, Macron peut-il dissoudre l’Assemblée nationale ?
Emmanuel Macron peut-il dissoudre l’Assemblé nationale ? La réponse est oui, si on se réfère à l’article 12 de notre constitution : « Le président de la République peut, après consultation du Premier ministre et des Présidents des assemblées, prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale. Les élections générales ont lieu vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution. »
S’il est juridiquement possible de procéder à une dissolution de l’Assemblée nationale juste après le second tour des élections législatives, le choix reste risqué. En effet, si le résultat du vote est le même, ce serait alors un revers politique difficile, car le Président n’aurait alors plus le droit de procéder à une nouvelle dissolution dans l’année qui suivrait ces élections.
Dissoudre l’Assemblée nationale est donc un choix risqué, c’est un peu jouer avec le feu. Le 21 avril 1997, Jacques Chirac avait décidé de dissoudre l’Assemblée nationale. Il pensait ressortir de ces élections anticipées avec une majorité plus confortable encore, mais les électeurs français en décidèrent autrement. Le 1er juin 1997, la coalition de la gauche plurielle remportait les élections. Le premier secrétaire du PS, Lionel Jospin, était nommé à la tête du gouvernement de coalition, inaugurant une période de cohabitation jusqu’en 2002.