Lundi, un missile russe de 5 tonnes et de 11 mètres de long a ciblé la ville de Krementchouk dans le centre du pays à 200 km du front.
L’objectif de la frappe russe sur le centre commercial très fréquenté de Krementchouk au centre de l’Ukraine pose question. Moscou rejette les accusations de crime de guerre contre les civils. Selon le Kremlin la cible n’était pas le centre commercial, mais un centre de dépôt d’armes envoyé par l’Occident. Toujours selon les échos venus de Russie, l’explosion du missile aurait mis le feu à une galerie commerçante désaffectée. Les Russes indiquent qu’aucun civil ne se trouvait sur place. Pourtant, des images amateurs diffusées par Franceinfo, filmées quelques instants après la frappe, montrent des civils tentant de se frayer un chemin vers la sortie au milieu des décombres et des nuages de poussière.
Le centre commercial de Krementchouk se trouve à proximité d’une société de véhicules pour travaux routiers. Elle aurait servi ponctuellement à l’armée, mais cela remonte à 2014. Selon le ministre de l’Intérieur ukrainien, aucun matériel militaire n’était stocké à l’intérieur. Selon le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, cette usine ne représentait aucun danger pour l’armée et n’aurait aucune valeur stratégique.
M. Zelensky a suggéré mardi au Conseil de sécurité de l’ONU d’envoyer « une commission d’enquête » pour prouver que le centre commercial de Krementchouk a été détruit par un missile russe, obtenant de ses 15 membres, y compris de la Russie, l’observation debout d’une minute de silence pour « tous les Ukrainiens tués dans la guerre ».
Une grande majorité des dirigeants du G7 ont condamné cette frappe russe sur des civils, à commencer par Emmanuel Macron.
« Le bombardement d’un centre commercial à Krementchouk par la Russie est une horreur absolue. Nous partageons la douleur des familles des victimes. Et la colère devant une telle ignominie », a déclaré le président de la République dans un tweet publié le 27 juin.