Suite aux propos tenus par le porte parole des Nations Unies en conférence de presse, le 1er septembre, nos confrères de CheckNews, qui semblent sceptiques, ont contacté Stephane Dujarric qui a infirmé les faits.
Hier, nous vous indiquions que lors d’une conférence de presse organisée le 1er septembre à New York, le Porte-parole des Nations unies Stephane Dujarric avait répondu à une question d’Alan Bulkaty, le chef du bureau new-yorkais de Ria Novosti, principale agence de presse russe à propos d’une attaque d’un commando ukrainien qui aurait tenté de prendre l’équipe de l’AIEA comme Bouclier humain.
Il avait alors répondu : « Nous sommes heureux que la Fédération de Russie ait fait ce qu’il fallait pour assurer la sécurité de nos inspecteurs ». « Je pense que nos agents de sécurité, nos chauffeurs de sécurité ont fait un super boulot, pour garder les inspecteurs de l’AIEA à l’intérieur de la centrale. Ils continueront à soutenir la mission jusqu’à la fin. Comme pour chaque mission de l’ONU, il est de la responsabilité de ceux qui ont le contrôle de la zone de garder le personnel de Nations unies en sécurité. »
Le scepticisme de CheckNews
CheckNews qui semble sceptique sur cette version des faits affirme que « La réponse de Stéphane Dujarric ne mentionne pas le ‘sabotage’, et répond plus largement sur les conditions de sécurité de la visite des experts de l’AIEA et de l’ONU dans la centrale. Elle a pourtant été interprétée par les Prorusses (avec un degré de mauvaise foi qu’il est difficile de jauger) comme la confirmation officielle du supposé assaut ukrainien sur la centrale ».
S’il est vrai que Stephane Djurarric ne mentionne pas que le commando voulait se servir de l’équipe de l’AIEA, par exemple, il reconnait tout de même que « Nous sommes heureux que la Fédération de Russie ait fait ce qu’il fallait pour assurer la sécurité de nos inspecteurs », ce qui n’est pas rien.
Selon CheckNews, « cet incident, qui a été dénoncé par les autorités russes, n’a été confirmé par aucune source indépendante ». « Il a été relayé par les canaux officiels du Kremlin, dont la chaîne de l’armée russe Zvezda. Cette dernière rapportait le 1er septembre, juste avant la très médiatique visite de l’AIEA, qu’à 6 heures du matin, deux groupes de saboteurs ukrainiens comptant jusqu’à 60 personnes dans sept bateaux ont débarqué sur la côte du réservoir de Kakhovka, à 3 km au nord-est de la centrale nucléaire de Zaporijia, et ont tenté de s’emparer de la centrale’. Il est également question de bombardements aériens qui auraient anéanti les saboteurs. Les rares éléments transmis depuis par les canaux russes sont des images de deux corps sur une plage, et une barge rouillée. »
D’après nos confrères, « La dépêche de Ria Novosti lie explicitement la déclaration Stéphane Dujarric à la tentative de sabotage, ce qui est une manière de suggérer que l’organisation internationale reconnaît les faits : ‘L’ONU se félicite que la Russie ait fait le nécessaire pour protéger les inspecteurs de l’AIEA visitant la centrale nucléaire de Zaporijia, a déclaré le représentant officiel du secrétaire général de l’ONU, Stefan Dujarric, commentant la nouvelle de la tentative des saboteurs ukrainiens de s’emparer du ZNPP [la centrale nucléaire de Zaporijia, NDLR].»
CheckNews a contacté Stéphane Dujarric qui revient sur ses propos
CheckNews a contacté Stéphane Dujarric qui a infirmé cette interprétation : «La réponse ne se voulait pas une confirmation d’un quelconque acte de sabotage, mais une réaffirmation de la responsabilité des Russes de veiller à la sécurité de la mission lorsqu’elle se trouve en territoire contrôlé par les Russes et, bien entendu, des Ukrainiens de veiller à leur sécurité lorsqu’ils se trouvent en territoire contrôlé par les Ukrainiens.»
Quand on reprend mot à mot, la déclaration de Stéphane Dujarric, il semble pourtant bien confirmer l’attaque.