Lors de la deuxième audition des représentants de l’industrie pharmaceutique au Parlement européen, la présidente des marchés internationaux de Pfizer, Janine Small, avait déclaré que le géant pharmaceutique n’avait pas testé l’immunisation de ses vaccins avant leur mise sur le marché. Quatre jours plus tard, le 14 octobre, le bureau du procureur général européen, dont la mission est de garantir les intérêts financiers de l’Union européenne, a ouvert une enquête sur les contrats d’achat des vaccins.
Le 10 octobre dernier, au Parlement européen, lors de la deuxième audition avec les représentants de l’industrie pharmaceutique, le président de Pfizer Albert Bourla n’avait même pas daigné répondre à l’invitation des députés, suscitant l’indignation de quelques députés.
Mal lui en a pris, puisque sa remplaçante, la présidente des marchés internationaux de Pfizer, Janine Small, avait répondue à une question du député néerlandais Rob Roos qui lui demandait si « le vaccin Covid de Pfizer a été testé sur l’arrêt de la transmission du virus avant d’être mis sur le marché ? »
Rob Roos a alors affirmé sur Twitter que « se faire vacciner pour les autres a toujours été un mensonge. » « Le seul but du pass sanitaire : obliger les gens à se faire vacciner. »
Des députés européens de plus en plus pressants
Lors de cette audition, des députés européens ont également demandé l’accès aux clauses des contrats signés entre la Commission européenne et la société Pfizer, mais Janine Small s’est servie du droit à la confidentialité pour ne pas accéder à leur demande.
Les contrats ne sont accessibles au public que dans des versions où certains passages ont été rendu illisibles. Il n’y figure que certaines informations importantes tels que les prix et la responsabilité.
« Nous n’avons jamais réussi à connaître les sites de production, jamais réussi à avoir des calendriers de livraison », a déclaré au site EURACTIV, l’eurodéputée Renew Véronique Trillet-Lenoir.
Le parquet européen ouvre une enquête
Toutefois les choses n’en sont pas restées là, puisque quatre jours après cette deuxième audition des grands groupes pharmaceutiques, le 14 octobre, le bureau du procureur général européen, dont la mission est de garantir les intérêts financiers de l’Union européenne a a annoncé l’ouverture d’une enquête sur l’achat de vaccins par la Commission européenne pendant la pandémie de Covid19
« Le Parquet européen (EPPO) confirme qu’il a une enquête en cours sur l’acquisition de vaccins Covid-19 dans l’Union européenne », a déclaré l’organisme indépendant créé en 2021 pour lutter contre la fraude aux fonds européens dans un communiqué de presse.
Selon l’EPPO, « Cette confirmation exceptionnelle résulte de l’intérêt extrêmement élevé du public». « Aucun autre détail ne sera rendu public à ce stade ».
Intérogé lors d’une conférence de presse qui a eu lieu le 17 octobre, un porte-parole de la Commission a confirmé qu’il ne pouvait « rien dire de plus sur le sujet ».
La présidente de la commission spéciale du Parlement européen sur la Covid (COVI), Kathleen van Brempt, s’est toutefois félicitée de l’enquête ouverte par le parquet européen. « Nous devons savoir pourquoi le plus gros contrat est le moins transparent. Nous devons comprendre pourquoi l’UE est obligée d’acheter 1,8 milliard de vaccins Pfizer/BioNTech, quels que soient les besoins, que de nouveaux et meilleurs acteurs soient entrés sur le marché.»
« De nombreux contrats de l’UE réservaient un ‘droit’ d’achat, mais avec le contrat Pfizer, nous avons bien une ‘obligation’ d’achat. Pourquoi avons-nous dévié de la procédure normale pour un contrat qui couvre nos besoins à plusieurs reprises, pour une période où tous seraient déjà vaccinés ? », a-t-elle questionné, en faisant allusion au troisième contrat signé avec Pfizer, pour un total d’1,8 milliard de doses. Il s’agit du contrat qui aurait été négocié par SMS entre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le PDG de Pfizer Albert Bourla.
Les SMS échangés entre Ursula Von Der Leyen et Albert Burla lors des renégociations pour l’achat des vaccins
Pour rappel, un journaliste allemand du site Netzpolitik, qui voulait en savoir plus ces textos, avait déposé plainte auprès de l’Union européenne, mais s’était vu refuser l’accès au contenu de ces messages par la Commission.
Son média s’intéressait à Ursula von der Leyen depuis qu’elle avait effacé en août 2019, un mois après avoir quitté son poste de ministre de la Défense, toutes les données de son téléphone portable, alors qu’une commission d’enquête du Bundestag cherchait à faire la lumière sur des contrats conclus avec des consultants durant son mandat.
Fin janvier, la médiatrice de l’UE, Emily O’Reilly avait donné tort à la Commission, jugeant que ces SMS entraient dans le cadre de la législation sur l’accès du public et des médias aux documents officiels et qu’ils concernaient directement le travail de l’institution, mais la commission affirme qu’Ursula Von Der Leyen ne les avaient pas enregistré.
Le 12 septembre dernier, la Cour des comptes européenne avait déjà publié un rapport dans lequel elle dénonçait des dysfonctionnements et des irrégularités lors de la négociation des contrats d’achats de vaccins contre la Covid-19, précisant que le comité de pilotage, dont Janine Small faisait partie, n’a pas suivi le processus qui avait été instauré.