Les étudiants italiens ont manifesté dans plusieurs villes d’Italie ce vendredi contre Giorgia Meloni à l’occasion du « No Meloni day ». Ils s’en sont pris à d’autres personnalités politiques et aux lobbys.
En Italie, les étudiants ont exprimé leur mécontentement et leur désespoir, à Milan, Rome, Bologne, Turin ou Naples.
Milan : les manifestants ont fait irruption dans l’université d’État de la capitale lombarde
Selon nos confrères de Milanoinmovimento, dans la capitale lombarde, les manifestants s’étaient donné rendez-vous devant le dôme de Milan.
Ils étaient près de 2000 à manifester dans les rues milanaises.
Selon le Média indépendant, les étudiants ont repris en cœur des chansons insultant Giorgia Meloni, mais également le Président du sénat italien, Ignazzio La Russa. L’ancien ministre de la Défense est passé par les mouvements néofascistes et anticommunistes. Il est le fondateur du parti Fratelli d’Italia dont il a été le président avant de laisser sa place à Girogia Meloni. Considéré comme un néo-fasciste par ses détracteurs, celui-ci se dit conservateur, même si son violon d’Ingres est de collectionner des objets ayant appartenus à Benito Mussolini.
Les étudiants s’en sont également pris au Président de la chambre des députés, Lorenzo Fontana qui est membre de la Ligue du Nord. Catholique traditionaliste et proche de Matteo Salvini. Il est l’un des artisans du virage identitaire et souverainiste de la Ligue. Alors que l’Italie connaît une baisse démographique, il appelle à relancer les naissances « contre l’invasion islamique ».
Selon le journal « Il Fatto Quotidiano », « Les jeunes ont lancé un flashmob, les mains peintes en rouge, pour protester contre les morts causés par l’alternance entre l’école et le travail. »
Ce que confirme « Local Team », qui précise que les manifestants protestaient contre Assolombarda, l’association des industriels de la Métropole de Milan et des Provinces de Lodi, Monza et Brianza. Ce lobby protège les intérêts de plus de 6 000 entreprises de toutes tailles : petites, moyennes et grandes, nationales et internationales, productrices de biens et de services dans tous les secteurs. Il intervient dans des domaines tels que les institutions, la formation, l’environnement, le territoire, la culture, l’économie, le travail, la société civile.
« Il Fatto Quotidiano », précise que « Les étudiants du cortège du ‘No Meloni Day’ ont fait irruption dans la cour de l’Université d’État de Milan pour ‘une assemblée après la manifestation’ ».
Une information confirmée par Milanoinmovimento.
Rome : les étudiants ont manifesté devant le ministère de l’Éducation
À Rome, « Les manifestants se sont rendus devant le ministère de l’Éducation ».
Selon « Local Team », les noms d’oiseaux étaient également de sorties. Les étudiants ont notamment chanté « Meloni va fan culo ». Ils ont affirmé que « Giuliano est toujours vivant ». Salvatore Guiliano était un paysan, bandit et indépendantiste sicilien. Considéré comme le Robin des bois italien, durant la 2e guerre mondiale, il volait aux riches pour donner aux pauvres.
Turin : les étudiants manifestent devant l’hôtel de région du Piémont et dénoncent les lobbys
À Turin, des élèves ont lancé des œufs imbibés de peinture rouge sur les policiers alignés en tenue antiémeute devant l’entrée de l’Hotel de la Région du Piémont.
Les étudiants ont également protesté contre les lobbys en réalisant une « action symbolique contre Confindustria à Turin », en incendiant un « carton avec des empreintes de mains rouges ». La confédération générale de l’industrie italienne est une organisation représentative des entreprises italiennes qui a pour objectif la croissance de l’économie italienne et fait partie de l’IO, l’International Organization of Employers. Confindustria est accusé d’avoir soutenu économiquement le fascisme lors de l’ascension de Mussolini. Le lobby possède le groupe de presse Il Sole 24 Ore qui détient le quotidien économique éponyme, une radio, une agence de presse, une maison d’édition et des magazines en Italie.
Bologne : tension et affrontement avec les forces de l’ordre
À Bologne, les étudiants ont également organisé un flash mob. « Local Team » indique que « ruban adhésif sur la bouche, ils se lient à l’économie ».
Des étudiants bolognais se sont « introduits dans le rectorat, frappant aux portes pour demander un rendez-vous ».
Des étudiants membres du Collectif universitaire autonome (Cua) qui n’ont pas d’endroits où dormir squattaient un bâtiment désaffecté qui appartient à l’université. Selon « Il Fatto Quotidiano », des « affrontements entre la police antiémeute et le collectif universitaire Cua » ont explosé lors de l’expulsion du bâtiment.
« Je n’ai jamais participé à une occupation, c’est la première fois pour moi, je le fais parce que je n’ai pas d’endroit où dormir et à Bologne les prix des maisons de location sont fous. Une fois, j’ai trouvé une chambre à un prix raisonnable, j’ai appelé le lendemain de la sortie de l’annonce, mais la propriétaire m’a dit qu’elle avait déjà reçu 300 demandes. Maintenant, je vais demander l’hospitalité à un ami », a expliqué à nos confrères italiens une étudiante qui venait de se faire expulser.