Un collectif de 3 000 professionnels de la santé, parmi lesquels figure une lauréate du prix Nobel de médecine, s’est publiquement mobilisé pour la préservation de l’Aide Médicale de l’Etat (AME). Cette prise de position a pris forme à travers une tribune véhémente diffusée par un grand quotidien national, visant à influencer le débat législatif autour du controversé projet de loi sur l’immigration.
L’AME, un dispositif jugé crucial par ses défenseurs, assure une couverture sanitaire complète aux personnes étrangères vivant en situation irrégulière sur le sol français depuis plus de trois mois. Les signataires de la tribune, parmi lesquels on note la présence de figures éminentes du milieu médical et éthique, ont insisté sur la dimension humanitaire et préventive de l’AME, soulignant que l’accès à ce dispositif est déjà conditionné par des critères de ressources et de résidence.
La mobilisation de ces soignants intervient en réaction à l’intention législative de substituer l’AME par un système d’aide médicale d’urgence, perçu comme nettement moins englobant. Ce changement suggéré fait craindre à ces professionnels une détérioration des conditions de vie des personnes fragilisées par leur statut administratif, ainsi qu’une potentielle menace pour la santé publique, en référence à des précédents internationaux.
Le projet de loi sur l’immigration, qui est sur le point d’être débattu au Sénat, suscite donc une vague de contestation au sein de la communauté médicale. Les auteurs de la tribune mettent en avant les résultats d’une étude nationale récente, affirmant que la restriction de l’AME pourrait avoir des conséquences désastreuses non seulement pour les bénéficiaires directs, mais aussi pour l’ensemble de la société.
L’expérience espagnole est citée comme un avertissement : la limitation de l’accès aux soins pour les étrangers en situation irrégulière avait été associée à une hausse de l’incidence de certaines maladies infectieuses et à une surmortalité. Ces données historiques servent d’argument clé pour les opposants à la réforme proposée, qui plaident pour une approche plus inclusive et protectrice de la santé publique.
Avec cette initiative, les soignants espèrent peser dans la balance législative et sensibiliser le grand public sur l’importance de maintenir un système de santé accessible et équitable. La tribune sert de cri d’alarme pour éviter un recul social qui pourrait marquer durablement le paysage sanitaire et humanitaire en France.