Le Congrès des maires de France, présidé par David Lisnard, se tiendra à la Porte de Versailles dans un climat particulièrement tendu, marqué par une recrudescence de violence et une perte d’autonomie parmi les élus locaux. Cette rencontre annuelle, qui se déroulera le mardi 21 novembre, promet d’être une session de grande importance pour les maires confrontés à des défis inédits.
Selon des informations rapportées par l’AFP et Le Parisien, la thématique du congrès, « Communes attaquées, République menacée », reflète les préoccupations majeures de l’année, notamment les agressions subies par les élus. Le ministère de l’Intérieur a signalé une augmentation des agressions contre les élus, passant de 2.265 en 2022 à 2.387 au 12 novembre 2023, prévoyant une hausse de 15 % pour l’année.
Le congrès, qui verra la participation de plus de 10.000 maires et 230 intervenants, se concentrera sur les divers enjeux auxquels font face les collectivités locales, y compris la gestion de la violence et le sentiment d’impuissance croissant parmi les élus. David Lisnard, dans un entretien avec Le Parisien, a souligné l’augmentation de 38 % des dégradations dans les communes de taille moyenne depuis 2017, et a exprimé ses inquiétudes quant à la possibilité de futures émeutes urbaines.
Le congrès abordera également la question de l’autonomie des collectivités locales. André Laignel, vice-président de l’Association des Maires de France (AMF), a critiqué la « recentralisation rampante » de l’État, arguant que les maires sont devenus de simples « sous-traitants ». Cette situation est illustrée par la hausse de 30 % du taux de démission des maires, comme le révèle une enquête du Cevipof publiée dans Le Monde.
La ministre chargée des Collectivités territoriales, Dominique Faure, a annoncé l’ouverture d’un « guichet d’appui psychologique » pour les maires et leurs familles, disponible 7 jours sur 7. Toutefois, ces mesures ne semblent pas suffisantes pour répondre pleinement aux préoccupations des élus.
Le congrès se tiendra dans un contexte où Emmanuel Macron est attendu pour écouter les griefs des maires, bien qu’il ne participera pas directement au congrès. Cette rencontre sera cruciale pour aborder les problèmes complexes auxquels font face les maires et pour chercher des solutions viables.