Ils arnaquaient les demandeurs d’asile et les migrants en situation irrégulière.
Soupçonnés d’avoir planifié et profité d’une vaste escroquerie, cinq hommes âgés de 24 à 57 ans ont été interpellés, ce mercredi, avant d’être placés en garde à vue dans les locaux du commissariat de Nanterre. Si deux des suspects ont été laissés libres, les trois autres ont vu leur garde à vue prolongées.
À l’origine de ces interpellations menées sans heurts dans la ville de Bezons (Val-d’Oise), des plaintes, déposées par dizaines entre 2018 et 2019, dans plusieurs commissariats des Hauts-de-Seine. Des plaintes portées par des victimes aux profils similaires, à savoir des hommes et des femmes sans papiers ou en attente d’être régularisés. Un public vulnérable auquel les cinq suspects promettaient de trouver un travail rémunéré et légal. Et par la même occasion, de leur obtenir le formulaire d’autorisation au travail.
Une caution demandée de 30 à 99 euros
« Ils avaient monté une société bidon, qui proposait de mettre en relation demandeurs d’emploi et employeurs dans le secteur du service à la personne, explique un proche du dossier. Et bien sûr, ils proposaient leur service à un public en détresse qui, de par sa situation administrative, hésite souvent à venir déposer plainte. »
En clair, décrocher un petit job d’aide ménagère, de garde d’enfants ou de distributeur de tracts était quasiment garanti à ces hommes et ces femmes. Mais il fallait pour ça qu’ils s’acquittent d’une petite caution, comprise entre 30 euros et 99 euros. Et bien sûr, plus la caution était importante, plus le travail promis était rémunérateur. Un investissement sur le futur en somme. Sauf qu’à l’arrivée, personne ne signait la moindre embauche.
Selon les policiers du service d’accueil et de l’investigation de proximité (SAIP) de Nanterre, cette vaste arnaque aurait fait près de 525 victimes. Des victimes pour la plupart démunies mais auxquelles la petite bande d’escrocs auraient soutiré la somme de 28 946 euros.