Dès ce 1er novembre, un décret impose la limitation des signalements de la présence des forces de l’ordre sur plusieurs applications comme Coyote ou Waze. Le texte est inapplicable selon nos confrères de Challenges.
Les applications d’aide à la conduite comme Waze permettait le signalement de la présence des policiers et gendarmes en dehors des points de contrôle fixe comme les radars. Cette fameuse « zone grise » était à l’origine d’une polémique et le décret publié au journal officiel le 19 avril, applicable ce 1er novembre doit encadrer le signalement de la présence des forces de l’ordre.
Dès demain, le signalement des forces de l’ordre ne sera plus possible si le préfet ou le ministre de l’intérieur décident la mise en place d’une « zone blanche » pour une période de courte durée.
Ce qui est ciblé par le décret, ce n’est pas l’emplacement des radars fixes dont le rôle est de contrôler la vitesse des usagers de la route, mais bien les contrôles d’alcoolémie ou de stupéfiants. À ces contrôles inopinés pour l’usage, s’ajoutent les enlèvements ou une attaque terroriste. Le texte du décret applicable le 1er novembre 2021 est précis sur le champ d’application. La zone blanche pourra durer jusqu’à deux heures maximum. Concerne les routes départementales et communales. Pendant cette durée maximale de deux heures, les utilisateurs des applications comme Waze ou Coyote, pourront rassemblement toujours signaler la présence des contrôles d’alcool et de stupéfiants, mais ne seront plus visibles pour les autres usagers de la route qui utilisent les mêmes applications. Pour les actes d’enlèvement ou d’attaque terroriste, la durée peut être étendue à douze heures. Le rayon de la « zone blanche » est limité que l’usager de la route soit en ville avec un rayon maximal de 2 kilomètres et porté à 10 kilomètres hors agglomération.
Le couac de la communication entre autorités, opérateurs et usagers
Pour l’heure, cette mesure est inapplicable pour le ministère de l’intérieur : « Nous ne pouvons pas vous dire quand cela sera prêt » lâche laconique le ministère de l’Intérieur. « C’est certain qu’il ne va rien se passer le 1er novembre renchérit Vincent Martinier, directeur marketing Français et Europe du Sud de Tomtom. C’est très complexe à mettre en œuvre et nous sommes très loin d’être d’accord sur la mise en œuvre opérationnelle. »
Pour exemple, l’application Waze propose à utilisateur de signaler ou de confirmer de l’existence d’un bouchon ou un ralentissement. Sauf que les zones impacté par des bouchons causés par des contrôles des forces de l’ordre doivent aussi disparaitre de l’application et éviter les remontées des utilisateurs.
Un arrêté inapplicable pour le 1er novembre?
Si l’on considère que la dernière réunion, entre le ministère de l’intérieur et les opérateurs des applications GPS, date de juin dernier, on peut considérer que le décret est inapplicable dans l’immédiat. Pour mesurer l’efficacité technique et s’assurer de sa faisabilité pour les opérateurs tout comme assurer la sécurité de leurs utilisateurs, le ministère de l’intérieur n’a pas prévu de période test du dispositif.
Pour Thomas Guignard, directeur Europe de Waze : « bien sûr que l’alcool au volant est un fléau. Il est louable de vouloir permettre des contrôles efficaces la nuit en sortie de bars. Seulement comment fait-on? Nous ne voulons pas stocker l’information des lieux de contrôle des forces de l’ordre. Nous avons encore des questions techniques et pratiques. »
Pour la porte-parole Alexandra Legendre la Ligue de défense des conducteurs, les associations sont inquiètes de la création des zones blanches qui peuvent dériver comme récemment en Allemagne, vers une interdiction totale des signalements des contrôles policiers.
Un mal pour un bien
L’alcool est impliqué dans 28 % des accidents mortels sur les routes. C’est pourquoi l’état d’ivresse, même à faible taux d’alcoolémie, est sévèrement sanctionné. Rappel des dangers et réflexes à avoir.
Chaque année, l’alcool tue plus de 1 000 personnes sur les routes, notamment la nuit et sur route secondaire (2 accidents mortels sur 3). Dans la grande majorité des cas (à 90 %), les conducteurs alcoolisés sont des hommes et 25% des tués ont entre 18 et 24 ans.
Selon la Sécurité routière, parmi les 3 461 personnes décédées sur les routes en 2015, l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière estime que 23 % d’entre elles, soit 790 personnes, ont trouvé la mort dans un accident impliquant un conducteur positif aux stupéfiants. En France, s’agissant du cannabis, ils sont plus de 13 millions à en avoir goûté au moins une fois, et 1,2 million à en consommer régulièrement comme l’indique en 2014 l’Observatoire français des drogues et toxicomanies.