Le 26 février, Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission européenne a fait une déclaration commune au nom de l’Union européenne, les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et l’Italie. Elle a annoncé que les Occidentaux ont décidé de prendre un nouveau paquet de sanctions, au premier rang desquelles figure l’exclusion de certaines banques russes du réseau interbancaire SWIFT.
Comme pressenti, les Occidentaux ont décidé de prendre un nouveau paquet de sanctions à l’encontre de la Russie avec notamment l’exclusion de certaines banques russes du réseau interbancaire SWIFT qui est un rouage essentiel de la finance mondiale. Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission européenne s’est exprimé dans la soirée du samedi 26 février pour faire une déclaration commune au nom l’Union européenne, les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et l’Italie.
« Les forces russes ont déclenché leurs assauts sur Kiev et d’autres villes ukrainiennes et nous sommes résolus à imposer un prix énorme à la Russie. Un prix qui l’isolera de notre système financier international et de nos économies », a-t-elle déclaré avant d’ajouter que : « l’Union européenne et ses partenaires travaillent ensemble, pour empêcher Poutine de financer sa machine de guerre ».
« Des mesures pour empêcher Poutine de financer sa machine de guerre », Ursula Von der Leyen
La présidente de l’Union européenne a indiqué qu’elle allait proposer aux dirigeants européens de prendre les mesures suivantes :
« Premièrement, nous nous engageons à faire en sorte qu’un certain nombre de banques russes soient coupées de SWIFT. Cela entrainera leur déconnexion du système financier international. Leur capacité d’agir s’en trouvera globalement affaibli. SWIFT est le système interbancaire dominant au niveau global. Cette action empêchera les banques d’effectuer la plupart de leurs transactions financières mondiales. Par conséquent, les exportations et les importations russes seront bloquées », a-t-elle affirmé.
« Deuxièmement, nous empêcherons Poutine d’utiliser son trésor de guerre, nous allons paralyser les actifs de la banque centrale russe. Cela va geler ses transactions financières et cela empêchera la Banque centrale de liquider ses actifs », a-t-elle ajouté.
« Enfin, nous travaillerons pour interdire aux oligarques russes d’utiliser leurs actifs financiers sur nos marchés. Toutes ses mesures vont significativement empêcher Poutine de financer sa guerre et cela aura un impact sur l’économie russe. Poutine s’est engagé dans une voie visant à détruire l’Ukraine. Mais ce faisant, il détruit l’avenir de son propre pays », a conclu Ursula Von der Leyen.
Ces sanctions devraient être appliquées dans les prochains jours, selon les signataires de ce communiqué commun.
La liste des banques qui seront exclues du système interbancaire SWIFT n’est pas encore connue, mais cela pourrait concerner : « toutes les banques russes déjà sanctionnées par la communauté internationale, ainsi que si nécessaire d’autres instituts », selon un porte-parole allemand.
« Ce sont des milliards et des milliards de pertes pour la Russie, un prix tangible pour la vile invasion de notre pays » Volodymyr Zelensky
Volodymyr Zelensky, le président ukrainien qui souhaitait l’exclusion de la Russie du système SWIFT s’est félicité de la décision des pays européens. « Nos diplomates se sont battus 24 heures sur 24 et de manière inspirante pour que tous les Européens s’entendent sur une décision forte et juste de déconnecter la Russie du réseau interbancaire international. Nous avons aussi cette importante victoire. Ce sont des milliards et des milliards de pertes pour la Russie, un prix tangible pour la vile invasion de notre pays », a-t-il déclaré dans une vidéo.
L’exclusion de la Russie du système interbancaire SWIFT avait été qualifiée par Bruno Lemaire « d’arme nucléaire financière », tant cette sanction peut avoir des conséquences sur l’économie russe et sur l’économie mondiale. La liste des banques russes concernées par cette mesure permettra d’en savoir plus sur les conséquences que peut engendrer cette mesure.
Les Occidentaux ont décidé de faire preuve d’une extrême fermeté face à Vladimir Poutine afin de l’empêcher de financer son effort de guerre et cela est louable. D’un autre côté, cela peut entretenir l’escalade du conflit, alors que le président russe semble complètement déconnecté de la réalité et prêt à en découdre. Il ne parle pas « d’arme nucléaire financière », mais d’arme nucléaire tout court.